Chirurgie : Calmer et prévenir la douleur

Extrait de l’e-book « Mieux vivre son opération » de Magali Badolo, infirmière.

Pour en savoir plus cliquer ici :« Comment mieux vivre son opération et avoir moins peur» selon Magali Badolo

 

« Est-ce que je vais avoir mal ? » est certainement la question la plus fréquente que nous, les infirmières, entendons. La douleur est la principale appréhension des patients.

Comment la prévenir et la traiter ?

L’échelle de la douleur

Pour évaluer votre douleur pendant la durée de votre hospitalisation, les infirmières et aides-soignantes vont vous demander régulièrement :

“Sur une échelle de 0 à 10, où se situe votre douleur”.

Cela permet d’évaluer l’intensité douloureuse, le degré de votre douleur en quelque sorte.

Parfois, les patients ne sont pas à l’aise avec cette question, ils ont peur de mal répondre….

Rassurez-vous, il n’y a pas de mauvaise ou bonne réponse !

C’est de cette manière que l’on arrive à déterminer comment votre douleur évolue et où elle se situe.

En fonction de votre réponse (avec l’échelle ou non), l’infirmière adapte le traitement à votre  douleur.

Cela marche aussi avec la méthode “un peu, moyen, beaucoup” ou “non ça va mieux, là ça revient”… bref, ne vous focalisez pas sur la note…

Je ne vais pas vous mentir, il y a des moments ou la douleur sera présente. Je ne peux pas prendre la responsabilité ici de vous dire que vous n’aurez pas du tout mal, sinon vous allez m’en vouloir.

Quand je vous parle de douleur, cela peut aller de la simple gêne à la crise douloureuse aiguë soulagée par des antalgiques forts.

Ce que je peux vous dire par contre, c’est qu’aujourd’hui, il existe des techniques et des médicaments très efficaces et puissants pour vous soulager.

Les médicaments contre la douleur

L’intensité douloureuse varie en fonction de certains critères :

  • le lieu de l’intervention : si elle se situe à proximité de nerfs par exemple
  • votre propre perception de la douleur. Les “douillets” n’existent pas, chacun à sa propre perception de la douleur.

Pendant l’intervention, l’anesthésiste et le chirurgien se concertent afin de déterminer le risque douloureux. Les médecins prescrivent alors les antalgiques qui correspondent à ce risque douloureux.

Il existe 3 paliers antalgiques pour vous soulager :

  • Palier 1 : pour les douleurs légères à moyennes (paracétamol, anti-inflammatoires…)
  • Palier 2 : pour les douleurs moyennes à intenses (codéine, tramadol…)
  • Palier 3 : pour les douleurs intenses à très intenses, voire résistantes (morphine, nalbuphine, fentanyl…)

Exemple:

À midi, vous évaluez votre douleur à 4/10. L’infirmière vous donne 1g de paracétamol.

Si à 13h votre douleur se situe à 1/10, cela signifie que le traitement est efficace.

Si à 13h votre douleur se situe à 6/10, cela veut dire que le traitement est inefficace. L’infirmière complète alors votre traitement avec d’autres médicaments prescrits par le médecin, à base de codéine ou de tramadol par exemple.

Il est possible d’atténuer la douleur avec de la cryothérapie : des poches de glaces sont placées sur le site de la douleur.

Dans certains cas, les médecins prévoient lors de l’opération, l’installation d’un cathéter périnerveux sur le site opératoire par lequel il est possible d’injecter par la suite des antalgiques locaux (naropeine). C’est surtout le cas pour les interventions en orthopédie.

Prévention de la douleur

La prévention de la douleur commence dès le bloc opératoire grâce à la prescription d’antalgiques systématiques.

On vous perfuse des médicaments contre la douleur pendant l’intervention, puis en salle de réveil et aussi de retour dans votre chambre, toujours en évaluant et en adaptant les traitements en fonction du degré de votre douleur.

IL NE FAUT PAS LAISSER  LA DOULEUR S’INSTALLER ! Si vous devez vous rappeler d’une seule chose, c’est celle-ci.

Parfois les patients me disent : « Je n’ai pas mal alors ne me donnez pas le traitement contre la douleur ».

En réalité, vous n’avez peut-être pas mal les premiers jours justement parce que vous prenez votre traitement antalgique de manière systématique.

L’apparition de la douleur a été stoppée et c’est parce que vous prenez les antalgiques à heures régulières que la douleur n’est pas perceptible.

De retour chez vous, continuez à prendre vos antalgiques selon votre douleur. C’est vous qui allez déterminer quoi prendre et à quel moment en fonction des périodes de la journée et de vos activités.

Aussi, il est tout à fait possible que vous n’ayez aucune douleur !

Question de patient :

Le paracétamol ne me fait rien, pourquoi en prendre ?

J’ai souvent entendu cela, pourtant le paracétamol est efficace. Ce n’est pas parce qu’il est en vente libre à la pharmacie qu’il ne l’est pas.

Effectivement, il n’est pas suffisant sur tous les types de douleurs, mais après les opérations chirurgicales et en compléments avec d’autres traitements (comme les anti-inflammatoires par exemple), il soulage.

Les examens douloureux

Parfois, vous aurez à passer des examens qui peuvent être source de douleur : prise de sang, pose de cathéter, pansements particuliers…

Un protocole contre la douleur peut également être mis en place avant un soin douloureux (certains pansements par exemple).

 

Les astuces de l’infirmière :

 

Essayez (même si cela n’est pas facile) de ne pas vous crisper.

Plus vous êtes contracté, plus l’examen est difficile…

Essayez de respirer calmement et profondément en vous aidant cet exercice de respiration.

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