Jenny ou jenny_baricault
Jenny a 34 ans et se bat contre un cancer du sein.
Merci beaucoup Jenny de nous raconter ton histoire sur café Cancer
Instagram : @ jenny_baricault
Quelle était ta vie « avant » le Cancer ?
Avant le diagnostic de la maladie je travaillais en tant que sommelière dans un bar à vins sur Biarritz. Une vie calme et paisible auprès de mon chéri Laurent sur la Côte Basque, entourée d’êtres chers entre Biarritz et Bordeaux.
Comment as-tu découvert ton Cancer ?
Au mois d’août 2018 j’ai senti une boule sur le dessus de mon sein. Je me souviens l’avoir trouvée relativement « dure« . Je me suis dit que cela devait être lié à mon cycle, sans m’inquiéter outre-mesure. Sans que je ne lui dise rien Laurent a relevé cet aspect étrange et dur juste après moi. Nous étions sur le point de partir en vacances en Indonésie : je lui ai alors fait la promesse d’aller voir un médecin à notre retour. Après trois semaines de vacances, j’ai bien dû admettre que cette boule n’avait en aucun cas disparu ou même diminué. Je suis allée chez un médecin (la remplaçante de ma généraliste) qui s’est montrée plutôt rassurante. La grosseur était mobile, cela ne pouvait donc pas être une tumeur selon elle. Une échographie m’a quand même était prescrite pour « me rassurer« . Je suis vraiment reconnaissante d’avoir un radiologue qui m’ait prise au sérieux malgré mes 33 ans. Quelque chose le dérangeait à l’échographie, il a donc interrompu ses consultations pour me faire passer une mammographie en suivant (qui elle ne montrait absolument rien).
j’ai dû patienter 15 longs jours avant de recevoir un appel du radiologue qui m’annonçait que c’était tumoral. J’ai eu comme un micro choc sur le moment. Quelques larmes, puis le côté rationnel a aussitôt repris le dessus. Aucun antécédent familial, une bonne hygiène de vie, mon jeune âge: ce cancer ne pouvait être grave. je me trompais
Le lendemain je faisais une biopsie et j’ai dû patienter 15 longs jours avant de recevoir un appel du radiologue qui m’annonçait que c’était tumoral. J’ai eu comme un micro choc sur le moment. Quelques larmes, puis le côté rationnel a aussitôt repris le dessus. Aucun antécédent familial, une bonne hygiène de vie, mon jeune âge: ce cancer ne pouvait être grave; je me trompais. Le lendemain j’ai rendez-vous avec mon chirurgien qui m’explique tout en détail. L’agressivité de la tumeur HER2 +, le grade 3, le protocole à venir … Il fallait intervenir rapidement. Quinze jours après on m’implantait le PAC et la chimiothérapie n’allait pas tarder à commencer.
Je ne me souviens pas m’être effondrée ou avoir pleuré en solitaire. J’étais vraiment abasourdie par la nouvelle, les examens à effectuer, le protocole, l’année qui s’annonçait à moi, à nous. Mais une force intérieure m’animait. Je n’étais pas si inquiète que ça car j’avais l’impression de savoir par avance que tout allait bien se passait. C’est comme si on me l’avait dit. Nous avons abordé les étapes les unes après les autres, de façon relativement sereine au regard de la situation qui était quand même très particulière.
Comment se passent les traitements ?
J’ai eu une première opération pour l’implantation du PAC, la pose d’un clip au centre de la tumeur et l’ablation des ganglions sentinelles.
Concernant la chimiothérapie j’ai eu 3 cures de EC 100 puis 12 cures de taxol. A la première cure de taxol j’ai aussi commencé l’Herceptin (piqûre sous-cutanée d’anticorps destinée à réduire le risque de récidive). Il s’agit d’une injection faite toutes les trois semaines pendant un an.
Un mois après la fin de la chimio j’ai eu une zonectomie, la tumeur ayant complètement disparu, ainsi que le retrait du PAC.
Un mois plus tard je commençais la radiothérapie (33 séances). Aujourd’hui il me reste encore l’Herceptin jusqu’à février 2020.
Je dirais que j’ai plutôt bien supporté les traitements, hormis les cures de EC 100, qui m’astreignaient à rester au lit pendant 3,4 jours. Je reprenais le dessus au bout d’une semaine. J’ai bien toléré le Taxol mais une fatigue extrême est apparue lors des dernières cures.
J’ai continué le sport tous les jours pendant les traitements (30 min de natation, hormis les jours qui suivaient les cures de EC100 ). Je pense que cette pratique a été d’une grande aide, tant physiquement que mentalement. J’ai aussi changé mon alimentation le temps de la chimiothérapie avec l’aide de ma naturopathe, en enlevant tous les sucres (sous toutes ses formes) de mon assiette. J’ai pris un certain nombre de compléments alimentaires notamment pour soutenir mon foie. J’ai pratiqué la méditation en pleine conscience et la visualisation; autant d’outils qui ont participé, j’en suis persuadée, à une rapide disparition de la maladie.
J’ai continué le sport tous les jours pendant les traitements (30 min de natation, hormis les jours qui suivaient les cures de EC100 ). Je pense que cette pratique a été d’une grande aide, tant physiquement que mentalement. J’ai aussi changé mon alimentation le temps de la chimiothérapie
Aussi étrange que cela puisse paraitre je ne me suis jamais sentie aussi sereine depuis ce bouleversement de vie. J’ai l’impression d’avoir remis les pendules à l’heure et d’avoir repris le contrôle. Un mental positif et la conviction que l’on va guérir ont été à mes yeux deux facteurs essentiels de la rémission. C’est évidemment très personnel.
Comment a réagi ton entourage à l’annonce de ton Cancer ?
La réaction de mon conjoint a été similaire à la mienne. Sonné mais déterminé à se battre à mes côtés car à nos yeux, il ne pouvait y avoir d’autres issues possibles que la « guérison« . Le vrai choc pour lui fut le moment de la biopsie. La suite nous a transformés en véritables guerriers. Avec des moments douloureux, de l’inquiétude mais beaucoup de sourires et de dédramatisation (dans la mesure du possible :)). J’ai la chance incommensurable d’avoir à mes côtés un être qui s’est battu avec moi, qui ne m’a jamais regardée différemment malgré ma métamorphose physique et qui m’administrait au quotidien de grosses doses d’amour qui m’ont ô combien aidée à garder cette force inaltérable.
Cela fut dur pour mes deux meilleures amies qui sont fort heureusement des personnes extrêmement positives et bienveillantes. Nous étions tous les jours en contact et Idoia, ma meilleure amie m’a accompagnée à quelques chimios. Il ne s’est jamais passé un jour sans qu’elle prenne de mes nouvelles. Je me sentais bénie de recevoir tant de force de la part de mon entourage.
Cela fut une nouvelle terrible pour ma maman. J’ai perdu mon papa un an avant l’apparition de la maladie. L’épreuve a été très compliquée à gérer pour ma maman. Un mélange d’injustice, de colère, d’incompréhension. Mon état d’esprit positif a eu du mal à panser son inquiétude. Venir à une chimio fut une véritable épreuve pour elle, ce que je comprends entièrement. Aujourd’hui elle est rassurée par mes résultats mais la blessure est encore présente. Seul le temps atténuera les souvenirs de cette année douloureuse. Mes beaux-parents ont aussi été très présents durant tout mon parcours.
Je travaillais dans une petite entreprise au sein de laquelle nous sommes tous amis. Cela fut un choc pour mes collègues mais je pense qu’ils ont été vite rassurés de me voir saisir la situation à-bras-le-corps.
Comment est ton quotidien aujourd’hui ?
Comme beaucoup de personnes malades j’ai eu une succession de contrecoups. Moral dans un premier temps, avec une sensibilité à fleur de peau. Je pleurais beaucoup, pour tout et n’importe quoi. J’avais du mal à faire sortir la maladie de mon esprit.
Je viens de terminer la radiothérapie il y a deux mois. Comme beaucoup de personnes malades j’ai eu une succession de contrecoups. Moral dans un premier temps, avec une sensibilité à fleur de peau. Je pleurais beaucoup, pour tout et n’importe quoi. J’avais du mal à faire sortir la maladie de mon esprit. J’avais l’impression de réaliser ce par quoi je venais de passer, aussi étrange que cela puisse paraître. Une sorte de bombe à retardement. Puis il y a eu un contrecoup physique avec une longue période d’épuisement : c’était alors comme si tout retombait, cette pression accumulée depuis presque un an. Je suis toujours en phase de récupération. Je profite de ces moments hors traitements pour m’occuper de moi, récupérer. Je pense qu’elle est primordiale avant de songer à la suite. Je prépare un beau voyage pour le mois prochain en Asie pour clôturer l’année avant de repartir sur de nouvelles bases pour 2020.
Je suis entourée de bienveillance et je veille à m’éloigner de ceux qui pourraient me transmettre une certaine toxicité, quitte à faire du tri. La vie est trop courte, je pense n’avoir plus de temps à perdre avec les gens malveillants (parfois à leur insu).
Quel message aimerais-tu faire passer à une personne qui vient d’apprendre qu’elle a un Cancer ?
La méditation et le sport m’ont beaucoup aidé à ne pas tomber dans des travers négatifs. Mon entourage aussi. J’avais l’impression de baigner dans beaucoup d’amour et cela m’a donné une très grande force.
Je pense que je lui dirais d’essayer, dans la mesure du possible, de ne pas développer trop de sentiments négatifs comme la colère, la tristesse. Il est tout à fait normal d’être traversé par ce type d’émotions. Il faut savoir les accueillir mais ne pas les cultiver, elles ne doivent pas nous guider et faire partie de notre quotidien. La méditation et le sport m’ont beaucoup aidé à ne pas tomber dans des travers négatifs. Mon entourage aussi. J’avais l’impression de baigner dans beaucoup d’amour et cela m’a donné une très grande force. J’ai aussi effectué beaucoup de visualisation, un outil incroyable, notamment pendant les chimios. Tout cela peut sembler plus facile à dire qu’à faire, notamment quand on enchaine les récidives, mais je pense que c’est malgré tout réalisable et très bénéfique pour notre bien-être intérieur. Le corps se bat suffisamment, le mental lui a besoin d’être en paix.
Et quel conseil aimerais-tu donner à ses proches ?
je pense que c’est une position extrêmement délicate et sans doute la plus inconfortable que d’être aux côtés de la personne malade. On s’inquiète, on est dans l’impuissance.
Difficile à dire, je pense que c’est une position extrêmement délicate et sans doute la plus inconfortable que d’être aux côtés de la personne malade. On s’inquiète, on est dans l’impuissance. Je leur dirai malgré tout garder la foi car le corps humain est si extraordinaire qu’il est capable de miracles. Et le fait de croire c’est déjà une grosse partie du travail d’effectué.
Peut-on te suivre sur les réseaux sociaux ?
Bien sûr, mon compte Instagram est le suivant : jenny_baricault


















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Une vraie battante… je trouve son témoignage,magnifique, courageux… je lui souhaite beaucoup beaucoup de bonheur…❤❤❤❤❤
Très beau témoignage plein d espoir et de vie tu as été très courageuse bonne continuation que tes rêves se realisent
Merci pour vos mots et votre bienveillance 🙏
merci Jenny pour ton témoignage très touchant, ton courage,ta force c’est un hymne à la vie merci encore…..