Une dame marocaine

Une dame marocaine de 58 ans se bat actuellement contre un cancer du sein.

Merci beaucoup de nous raconter ton histoire sur Café Cancer.

Quelle était ta vie avant le Cancer ?

Avant le cancer, je vivais bien. J’étais dans un groupe de randonnées et je faisais aussi du sport : de la natation. J’étais aussi suivie par un nutritionniste car je pesais 112 kg et après quatre mois d’effort de régime alimentaire je ne pesais plus que 84 kg.

Je vivais seule car j’ai divorcée après 33 ans de mariage, suite à un adultère.

Concernant  ma vie professionnelle, je suis cadre administratif dans une commune au sud du Maroc : je travaillais à ma guise.

Et concernant ma vie sociale,  je menais une vie de bonheur avec mes petits fils de 5 ans et de 6 mois. J’avais beaucoup d’amis et de voisins.

Comment as-tu découvert ton cancer ?

J’ai découvert mon cancer par surprise.
J’étais en train de jouer avec mon petit fils et il m’a touché avec son coude à mon sein droit. La nuit suivante, j’ai eu très mal. Trois jours après, un dimanche , j’ai découvert un ganglion dans mon sein : c’était directement sous la peau.

Le lundi d’après j’ai fait une mammographie.
C’était une boule blanche dans une image radiographie noire.
J’ai demandé au docteur de me l’enlever, mais il a exigé une biopsie que j’ai faite une semaine après.
La biopsie était dure même avec une anesthésie locale et j’ai déposé le flacon au laboratoire en personne.
Après trois jours le laboratoire  m’a appelé.

La nouvelle était une vraie claque en pleine figure car j’ai toujours eu l’impression que j’allais avoir la maladie d’Alzheimer. Je n’avais jamais pensé au cancer

La nouvelle était une vraie claque en pleine figure car j’ai toujours eu l’impression que j’allais avoir la maladie d’Alzheimer. Je n’avais jamais pensé au cancer car personne de ma famille, ni paternelle, ni maternelle, ne l’avait eu. Je suis la première et à l’âge de 58 ans.

Je suis venue à Casablanca pour le traitement j’ai laissé mon ménage, mes enfants et mon travail. Je suis avec mes deux sœurs qui y résident et y travaillent.

J’ai appris la nouvelle début Juin. C’était pour moi la fin du monde : la mort.

J’ai appris la nouvelle début Juin. C’était pour moi la fin du monde : la mort.
Ma courbe de vie s’est inclinée subitement et à toute vitesse.
J’étais démoralisée, désespérée et pessimiste.

Comment se passent les traitements ?

Le marathon du traitement a commencé le 24 Juin avec la radio, le Pet Scan qui affichait que le crabe est situé, ou plutôt localisé, au niveau du sein droit seulement.
J’ai été opéré le 25 juin avec ablation de la tumeur seulement.
Trois semaines après l’opération, j’ai commencé la chimio.

Je me sentais dans un corps qui n’était pas le mien : un corps métamorphosé, sans le vouloir, un corps qui n’est pas homogène. J’ai perdu mes cheveux dès la première séance. Je suis allée chez mon coiffeur pour bien raser le reste

Le 18 Juillet : première séance de chimio. C’était incroyable mais vrai. Même avec des médicaments anti vomissement et anti vertige, c’était difficile. Je me sentais dans un corps qui n’était pas le mien : un corps métamorphosé, sans le vouloir, un corps qui n’est pas homogène. J’ai perdu mes cheveux dès la première séance. Je suis allée chez mon coiffeur pour bien raser le reste de mes cheveux qui étaient fins et faibles.

Les chimios se faisaient toutes les trois semaines. 21 jours. La première semaine : pas d’appétit, pas de moral, pas de vocation D’habitude, je lis beaucoup les romans, mais là,  j’étais déboussolée Je sortais de moins en moins, et je faisais peu de sport…..

Puis j’ai eu un nouveau protocole à 9 séances hebdomadaires moins fort mais qui m’a rendu un peu bleuâtre. Je n’avais ni cils ni sourcils.

Le 7 Décembre j’ai commencé la radio thérapie, que j ‘ai déjà payé en faisant un crédit .

Comment a réagis ton entourage à l’annonce de ton  Cancer ?

Mes deux enfants étaient choqués. Ma fille de 30 ans, et maman de deux enfants, a été très perturbée. Elle ne s’attendait pas à ça… Elle m’aide financièrement et moralement.

Ma famille a été surprise de la nouvelle. Mes deux enfants étaient choqués. Ma fille de 30 ans, et maman de deux enfants, a été très perturbée. Elle ne s’attendait pas à ça… Elle m’aide financièrement et moralement.

Mon fils de 27 ans c’est mon ami, mon fils. Il n’a pas supporté la nouvelle. Mais maintenant, il l’a accepté. Ils sont loin de moi mais toujours présent par téléphone. Ils viennent me rendre visite quand ils le peuvent.

Ma famille fera toujours de son mieux, qu’elle soit proche ou loin. Ils m’encouragent, en général,  d’être forte.

Pour le travail, tous mes collègues ont été surpris lorsque je le leur ai annoncé lors d’une réunion. La plupart maintenant ne me téléphone pas  et ne cherchent pas de mes nouvelles.

Pour le travail, tous mes collègues ont été surpris lorsque je le leur ai annoncé lors d’une réunion. La plupart maintenant ne me téléphone pas  et ne cherchent pas de mes nouvelles.

Comment est ton quotidien aujourd’hui ?

Pour mon quotidien actuel : je vis au petit bonheur la chance.
Je suis mes traitements minutieusement bien sur
Mes deux sœurs prennent soin de moi, surtout le weekend  parce qu’elles travaillent. Je participe aux événements de l’association Les amis du ruban roses, des événements positifs bien sûr.

Deux choses qui me font mal :
J’ai besoin d’un compagnon d’amour.
J’ai besoin des câlins, de tendresse et d’amour .
J’ai tant cherché mais en vain. Une fois que je me suis dit que je suis malade ça arrête là : le blocage je suis seule.
La deuxième chose c’est que le traitement est cher dans une clinique privée : je paye le tout !  Mon organisme d’assurance ne rembourse pas beaucoup de chose aussi bien que l’assurance complémentaire et j’ai peur de ne pas trouver de quoi payer la radiothérapie.

Quels conseils aimerais-tu donner ?

Pour ceux qui viennent d’apprendre qu’ils sont malades du cancer : de bien accepter la nouvelle, de faire confiance aux docteurs et de vivre ce qu’ils ont à vivre car il n’y aura une seule mort avec des causes différentes.

Et pour leur famille de ne pas s’éloigner d’eux. Ils ont beaucoup besoin d’amour et d’affection : plus que d’habitude !  

Et aux patients,  d’adhérer aux différentes associations du domaine : ça ne fait que du bien !

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